Le développement des éoliennes en mer et le point sur les énergies en France

Nous assistons depuis quelques temps au développement des éoliennes en mer. Si la France a, disons le, pris un peu de retard (et sans rentrer dans un débat opposant les types de productions d’énergie) la filière de l’éolien en mer est plus développé déjà dans d’autres pays. Au Danemark par exemple, voir des éoliennes près de la ligne d’horizon donnant sur la mer du nord est assez habituel par exemple (l’image ci-après a été prise au télé-objectif).

La France, en retard sur l’éolien marin

En France, le « coup d’envoi » remonte à 2011 lorsque l’Etat a lancé un appel a projet pour de la mise en place d’un parc qui aurait une capacité de production de 3000 mégawatts (la presse en parlait par exemple ici et ici). Pour autant, en 2019, la France était encore au point mort, il faut dire que les procédures sont longues. En 2011, 6 projets avaient été initiés, et en juin 2019 était lancé le début de la mise en place du 1er de ces parcs (voir ici par exemple).

Une éolienne marine peut avoir un rendement assez conséquent en comparaison avec la production terrestre. Ainsi si les grandes éoliennes terrestres produisent en France de 1 à 3 MW en général (source ministère riche en informations), avec au 31/12/2018 une puissance installée de 15 000 MW sur le territoire, une éolienne en mer peut produire par unité 2 à 3 fois plus d’énergie semble-t-il.

Au portugal, la plus grande éolienne marine a été mise en service le 31 décembre dernier : chaque éolienne produirait entre 8 et 9 MW. Ainsi le parc « WindFloat » composé de 3 éoliennes produirait à lui seul 25 MW ce qui correspond aux besoins énergétiques de 60 000 personnes (source Futura, renvoyant par ailleurs sur une video du projet).

A titre de comparaison, une centrale nucléaire comme Flamanville produit 2,6 GW, celle de Paluel 5,2 GW. Le parc éolien marin projeté pour la France serait de 2,4 GW en 2023 et 5 GW en 2028. En intégrant toutes les productions d’énergie renouvelable on atteindrait 74 GW en 2023 selon la programmation actuelle).

Répondre au besoin de finir de convertir nos productions d’énergies fossiles en énergies sans émissions de CO2

Avec un besoin plutôt stable ces dernières années (le ministère évoquait un besoin stabilisé à 480 TWh, le besoin aura été de 474 TWh en 2018 selon RTE ), le parc Français reste largement porté par le nucléaire avec la question de son avenir à la fois liés au vieillissement du parc mais aussi aux réflexions sur les technologies comme la fusion (laquelle s’avère bien plus « sécurisée » en théorie que la fission nucléaire actuelle — à la différence de celle-ci le problème de la fusion est de maintenir la réaction et non de la contenir — mais est encore en expérimentation).

Mais sans aller sur le débat du nucléaire relevons qu’il existe un gros raccourcis en France consistant à considérer que notre pays est en tout nucléaire et s’ouvre peu à peu aux énergies renouvelables. Selon le ministère (s’appuyant sur les données de RTE) en réalité si le nucléaire représentait, en 2016, 72,3% de l’énergie produite, les énergies renouvelables représentaient 19,1% des énergies produites (22,7% en 2018 mais 18,5% seulement en 2017, ces énergies étant variables selon les conditions générales et impactées par le manque de stockage).

Dès lors, 8,6% de notre énergie était encore thermique à combustible fossile (charbon, gaz, fioul) en 2016.

Or, en faisant abstraction de l’aspect déchets et fin de vie des installations, le nucléaire et les énergies renouvelables ont l’avantage face aux enjeux immédiats de ne pas contribuer au réchauffement climatique. Il y a donc un enjeu majeur à convertir ces productions reposant sur des énergies fossiles en énergies sans incidences sur le réchauffement.

C’est déjà ce qu’on observe : le rapport précité de RTE sur 2018 révèle que les principales hausses de la production énergétique en France émane de l’hydraulique (+27,5 %), de l’éolien (+ 15,3%), du solaire (+11,3 %) tandis que le thermique fossile a baissé de 26,8% et les émissions de CO2 liées à notre production énergétique baissé de 28% et devrait encore baisser (3 GW de centrales a charbon devraient être arrêtés à l’hiver 2019-2020).

C’est ainsi qu’on constate une augmentation ces dernières années de la part des énergies renouvelables et on s’attend a une nouvelle hausse sur 2019 (source : rapport RTE, le prochain rapport devrait être disponible dans quelques semaines).

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